
Constantinople et Byzance : l'épopée byzantine et Gustave Schlumberger, 1906. Le charnier divin ou Léon Bloy et Byzance
Constantinople et Byzance
Dieu n'a, semble-t-il, suscité Byzance que pour la jeter en pâture à Léon Bloy. Pour que ce vieux lion d'arène, soûl du sang des martyrs et recru de dévoration biblique, puisse planter ses crocs dans ce haut-morceau d'histoire faisandée, en humer, extatique, le fumet putride et en capter l'essence décomposée. Car jamais imaginaire historique ne fut, par son faste atroce et sa vermine fardée, à ce point taillé, pétri, mûri pour Léon Bloy. Certes, Louis XVII, Marie-Antoinette, Jeanne d'Arc, pour ne rien dire de Christophe Colomb ou de la farandole des mystiques, sont des sujets plus bloyens que nature, des topoï où sa théologie de l'Histoire se profère et s'articule superbement, mais Byzance est, à l'image de Napoléon, l'histoire bloyenne par excellence. Un de ces moments où Dieu exaspère l'Histoire, en surexpose et en densifie à outrance la substance pécheresse et le signe eschatologique pour en faire une enluminure vivante et tragique.
F. Angelier
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 13.0 cm
Epaisseur : 1.4 cm

