
Sorcières (1860-1920) : fantasmes, savoirs, liberté
Fantasmes, savoirs, (1860 -1920) liberté
Tant de sorcière ! tant de chimères effrayantes, bizarres, attirantes ! Un héritage disparate charrie depuis des siècles, voire des millénaires, par la culture occidentale. Dans l'imaginaire collectif, les sorcières, maléfiques, ont le pouvoir de jeter des sorts et adorent le démon pour obtenir leur puissance destructrice. Elles peuvent revêtir des formes opposées et complémentaires, vieilles et repoussantes mais aussi séductrices et tentatrices. Elles cultivent des connivences intimes avec la nature, pouvant se métamorphoser en animaux et concocter des poisons grâce à leur maîtrise des plantes.
Cette image négative se renverse au cours du XIXe siècle. Les écrivains romantiques réhabilitent la figure de la sorcière : victime de l'ordre social et politique, mais puissante car rebelle, artiste ou savante. Iules Michelet, dans La Sorcière (1862), l'érigé en mythe, repris par les féministes du XXe siècle.
Le catalogue de l'exposition Sorcières (1860-1920). Fantasmes, savoirs, liberté explore les ambivalences de la représentation de la fiancée du diable dans la société très corsetée du XIXe siècle, où elle finit par incarner « La » femme, « naturelle, donc abominable » Baudelaire. On tente alors de contrôler par tous les moyens son désir suppose insatiable, désir sexuel mais aussi désir de connaissance et désir d'infini. Dans les dernières décennies du XIXe siècle et les premières du siècle dernier, on assiste à un retournement du stigmate : l'image de la femme libre, construisant un savoir parallèle mais efficace, oeuvre à une forme de contre-culture qui s'impose jusqu'à aujourd'hui.
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 21.0 cm
Epaisseur : 3.1 cm