
Savoirs et franc-maçonnerie au siècle des lumières
Sans les relations fécondes et parfois antagonistes de Montesquieu et d'Helvétius, peut-être la franc-maçonnerie serait-elle demeurée une discipline empreinte de mysticisme, réservée aux catholiques jacobites exilés, et n'aurait-elle jamais inspiré le grand élan intellectuel qui bouscula les consciences de la France profonde au siècle des Lumières.
L'esprit de recherche, l'enrichissement du modèle encyclopédique anglais, le frémissement qui saisit toutes les académies des sciences, belles lettres et arts fondées dans le royaume, opérèrent une salutaire métamorphose des esprits qui s'inspira de l'illustre modèle parisien des Neuf Soeurs. La veuve d'Helvétius, cousine de Marie-Antoinette, l'astronome Lalande et Benjamin Franklin firent rayonner cette Loge sur le monde, mêlant toutes les disciplines, toutes les découvertes, toutes les recherches, toutes les techniques et toutes les pensées à la construction d'une société harmonieuse et d'un homme meilleur.
Vivier unique, préfigurant le modèle des technopoles modernes, les Neuf Soeurs eurent à coeur d'impliquer les sciences dans l'économie. Cette Loge forma d'innombrables disciples et réunit des personnalités aussi diverses que Condorcet, Lavoisier, Buffon, Lalande, Bailly, Berthollet, Lacépède, Bordeu, Vicq d'Azyr, tous plus novateurs et pittoresques les uns que les autres. Leur fraternité avec les peintres, les sculpteurs, les architectes, les écrivains, les poètes et les journalistes vint féconder et enrichir cet élan.
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 14.0 cm
Epaisseur : 2.1 cm